! ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ! Les Puces de l’Illu #7 se tiendront les 7 & 8 décembre 2019 ! ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ !
Le Campus Fonderie de l’Image organise pour la septième fois les Puces de l’Illu, le festival de l’illustration contemporaine. LE SALON GRAPHIQUE & L’EXPOSITION au Campus Fonderie de l’Image
♥ Samedi 7 décembre 2019 de 10h à 19h
♥ Dimanche 8 décembre 2019 de 10h à 18h
Comment participer ? Illustratrices, illustrateurs professionnel-les, sérigraphes, graveuses et graveurs, lithographes, galeristes, éditrices et éditeurs : envoyez vos portfolios jusqu’au 30 septembre 2019 à pucesillu@campusfonderiedelimage.org pour tenter d’exposer aux Puces Illu #7 les 7 & 8 décembre 2019 au Campus Fonderie de l’Image !
Suite à cet appel à candidature, un comité de curation dirigé par Margot Mourrier se réunit et délibère. Les résultats sont annoncés fin octobre, sous réserve de modification. Les critères de sélection sont : l’exhaustivité, la diversité, un propos, des histoires, un univers, une maîtrise de la technique.
Le Campus s’engage à fournir aux exposant-es des tables et chaises ainsi que le matériel d’accrochage (panneaux d’accrochage, aimants). Le prix des frais de participation s’élève à 90€ pour les deux jours. Ce tarif ne s’applique pas aux exposant-es venant de l’étranger.
Échanges avec les artistes, expositions, animations et ateliers d’illustrations contemporaines sont au programme. Le moment d’acquérir ou d’apprécier un de vos coups de coeur dessiné ♥ !
Téléchargez la notice de participation
English version
! ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ! The Puces de l’Illu #7 — 2019 edition The Campus Fonderie de l’Image will be organising the seventh edition of the Puces de l’Illu, the festival of contemporary illustration ! ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ !
The ILLUSTRATION FAIR and EXHIBITION at the Campus Fonderie de l’Image
♥Saturday, December 7th, 2019, from 10 am to 7 pm.
♥Sunday, December 8th, 2019, from 10 am to 6 pm.
How to participate? Illustrators, silk-screen printers, engravers, lithographers, galleries, publishers had until September 30th to be considered for participation at the Puces de l’Illu #7, December 7th and 8th, 2019 at the Campus Fonderie de l’Image, by submitting a portfolio to the following address, pucesillu@campusfonderiedelimage.org
Following the call for applications, a curation committee led by Margot Mourrier will meet and deliberate. The results are normally announced at the end of October. The selection criteria are: exhaustivity, diversity, a discourse and narration, a visual universe as well as mastery of the technique.
The Campus provides exhibitors with a booth, a hanging surface, a table to display visuals, chairs as well as material (magnets…) for assist in hanging. There is an exhibition participation fee of 90€ for the two days. This fee does not apply to foreign exhibitors.
The festival includes exchanges with the artists, exhibitions, animations and contemporary illustration workshops throughout the festival. The festival is also the moment to meet up with contemporary French designers and illustrators, meet friends old and new, even acquire or exchange artworks. ♥
EDITO
Solitude et accompagnement
Malina Cimino,
Agente d’illustrateurs.trices chez Costume 3 pièces
Paris, 15 novembre 2019
Cette annonce n’étonnera personne : depuis quelques temps, souvent, la photo se trouve remplacée par une illustration. C’est tendance, ça valorise un contenu, et c’est aussi économique. Faire appel à un illustrateur ou un graphiste peut s’avérer être une opération intéressante, et moins chère. Galvanisé par la demande, gagnant peu à peu du terrain, l’illustrateur, dessinateur ou encore graphiste voit alors son champ d’action s’élargir : animation, print, presse, édition, fresques, packaging, textile… L’image dessinée, au cœur d’un processus de production, séduit.
Aux sorties d’écoles, ils et elles sont chaque jour plus nombreux.ses, une jeune génération prometteuse, nourrissant un univers florissant, au parcours pourtant semé d’embûches. Il faudra savoir rester sourd aux chants des sirènes des débuts, intégrer des codes, une bonne conduite, qu’il faudra parfois apprendre seul.e. Savoir s’entourer, se détourner, être au four et au moulin, choyer son espace de création personnelle, celui qui résiste aux sollicitations extérieures, afin d’élaborer son style. Tout en sachant faire des digressions. Etre docile et conciliant.e, mais ne rien lâcher, connaître sa valeur quand on vous témoigne le contraire. Épouser le marché tout en sachant garder son intégrité, sans ployer sous le poids d’une tendance. Marquer les esprits mais apprendre à ne pas vampiriser l’espace public, déjà surchargé. Etre là sans en avoir l’air. Un entrepreneuriat de soi-même donc, tout un programme…
Alors pour s’en sortir, il y a ceux et celles qui sont rattaché.es à une bergerie, et ceux qui avancent seul.es, ou presque. Puisqu’il faut se regrouper, toujours. En collectif, dans un atelier, une maison d’édition, lors d’un festival, d’un salon, en intégrant une agence. S’entourer, pas comme une fuite, mais comme une course vers l’idéal. Le milieu s’articule autour de garde-fous, à la fois protecteurs et diffuseurs : agents, mécènes, galeristes, professeurs et public ; chacun.e à sa manière, pour connaître, enseigner, encadrer puis soutenir. Comprendre les idées, les différentes techniques, les processus, les origines, les heures passées.
Cette industrie créative doit aussi faire face aux pièges d’une culture mainstream (la déferlante du vectoriel, l’épuisement d’un même thème, où Instagram joue un rôle majeur de vulgarisation, à la fois source d’inspiration intarissable et tentation du plagiat), sans oublier ses courants plus confidentiels dans le milieu du fanzinat et de la micro/auto-édition. Bien qu’ils ne concourent pas tous pour la même fin, les contraintes techniques et réalités financières, le processus de création, les délais et les droits sont les mêmes pour tous ces créateurs.
Des missions que le Campus de la Fonderie place au cœur de ses actions, avec des évènements dédiés aux arts visuels et aux métiers créatifs qui leurs sont liés qui mettent en lumière la pluralité des styles et des pratiques et favorisent les rencontres, le partage d’expériences, afin de se rassurer et s’entraider.
Dessins en lutte
En 2015 au moment de publier les premiers titres de la collection féministe Sorcières, j’avais très envie d’avoir recours à des illustratrices pour réaliser les couvertures des livres. La collection se voulait un espace éditorial consacré à des textes féministes rédigés par des femmes et/ou des personnes trans, mais désirait aussi mener la démarche jusqu’au bout en travaillant presque exclusivement avec des femmes et des personnes trans pour les préfaces, les traductions et les illustrations. Il s’agissait de faire du livre le lieu de rencontre de plusieurs voix, qu’elles soient portées par le texte ou par l’image. Cet intérêt pour l’image en général, le graphisme et l’illustration en particulier, s’inscrit plus largement dans l’identité des éditions Cambourakis qui publie de la bande dessinée, des albums jeunesse et de la littérature. Les couvertures très graphiques des romans publiés et la part importante de la BD dans l’identité de la maison d’édition ont sans doute influencé la politique visuelle de la collection Sorcières. Car il s’agit réellement d’une politique de l’image, une volonté forte de faire circuler dans les librairies, les bibliothèques, les réseaux sociaux, de main en main,de regard en regard, non seulement des textes féministes produits dans les marges culturelles mais aussi le travail d’illustration de femmes et de personnes trans. Donner à lire et donner à voir…
La collection, en choisissant de féminiser les textes, en travaillant avec des illustratices/teurs se veut aussi espace d’interpellation ; certains milieux, comme celui de la bande dessinée, peinent à sortir de l’exclusivité masculine, tandis que dans d’autres comme le design et l’illustration, si les femmes semblent être majoritaires, elles n’en restent pas moins soumises aux diverses discriminations. Quant aux stéréotypes, ils continuent à prospérer dans des univers graphiques souvent aveugles aux questions égalitaires, et reproduisant des représentations, une pensée et un imaginaire normatifs en termes d’identité de genre, de sexualité, de couleur de peau, etc.
La conscience de ces discriminations d’une part, la volonté d’y remédier et de visibiliser le travail et les oeuvres graphiques des minorités d’autre part, devraient être les boussoles des éditeurs/trices, magazines papiers et Web… afin que certaines pratiques (féminisation, politique inclusive et de visibilisation) ne soient pas réservées à des collections engagées mais deviennent courantes. Des illustratices/teurs trament les nouvelles images dont nous avons besoin pour changer les représentations, faisons en sorte de les faire circuler !
Isabelle Cambourakis,
Directrice de la collection Sorcières aux éditions Cambourakis
Paris, 14 novembre 2016
Le dessin en veine
En marge des foires d’art contemporain, les salons consacrés au dessin prolifèrent et font salle comble. Depuis plusieurs années déjà, les acteurs de la communication retrouvent les valeurs de ce médium, propice à l’expression de la singularité et de l’authenticité. Depuis ses origines et au fil de son histoire, le mot illustration s’est chargé et confondu avec les notions de dessin et de représentation. Il convient de resituer les caractéristiques qui lui sont propres. Organisées et accueillies par le Campus Fonderie de l’image, école de design graphique et de multimédia, Les Puces de l’Illustration sont l’occasion de réaffirmer le lien précieux qu’entretient ce champ d’expression avec la commande, dans sa relation avec un texte, une idée, une vocation extérieure à lui-même.
L’illustration n’est jamais en errance. Elle est intentionnelle, guidée par une fonction précise ou une complémentarité prédéfinie. Si nombre d’illustrateurs formés dans des écoles d’Art décoratifs, de communication ou d’art et de design laissent fleurir une production personnelle dégagée de toute contrainte, celle-ci entretient la vitalité et le renouvellement de leur pratique. A contrario, de jeunes diplômés des Beaux Arts trouvent dans la commande et dans la relation à l’autre une motivation ou un glissement d’expérience qui leur est bénéfique.
Au-delà de ces divergences, le tracé, la marque du geste et donc l’empreinte du corps semblent guider les pratiques. Il en va de la dextérité – comme tendent à le montrer les production aux crayonnés raffinés de Fanny Casau, Sarah Abadidabou ou Violaine et Jérémy – mais aussi de moyens d’impression. La risographie, la gravure et la sérigraphie sont particulièrement représentées, dans cette troisième édition des Puces de l’illustration. Le partage de ces outils de production incite au collectif.
Les ateliers d’illustrateurs sont des lieux de mutualisation des ressources, des savoirs et ils offrent à chacun l’opportunité d’accroitre sa visibilité. Participant encore à l’éclat de la discipline, les revues et les éditions qui accordent une large place au dessin sont également à l’honneur avec la présence de l’Agrume, la revue Pan et Correspondances. Ici, aux Puces, l’illustration se chine, se mélange et s’ouvre à tous publics ; et si, elle garde le dessin en veine, elle se montre encore ! un peu plus comme un objet de dialogue.
Caroline Bouige,
Co-rédactrice en chef d’étapes : magazine,
Paris, 14 octobre 2015.
Connivences
Vers les années 1830, quand l’art de l’estampe put enfin s’associer à la typographie, par le biais notamment de la technique lithographique, le graphisme prit son essor et l’illustration s’épanouit. La lettre romantique a fait florès tandis que le dessin a accédé à un statut singulier grâce aux créations de Daumier, Grandville, Tony Johannot et plus tard de Gustave Doré. Lesquels se sont attachés également à jouer avec l’image des mots, et l’Abécédaire de Daumier est entré dans l’Histoire.
En France, la connivence entre le graphisme et l’illustration n’a cessé depuis de se renforcer. Lautrec et les Nabis concevaient leurs affiches comme des estampes et inversement; puis les photomonteurs constructivistes offrirent une nouvelle vision de la photographie autant que de l’illustration.
Dans les années 1950, Pierre Faucheux pour les besoins des clubs de livre théorisa le principe de l’iconographie symbolique, qu’il pensait pouvoir substituer à l’illustration traditionnelle, mais qui s’avéra une autre riche source pour l’illustration elle-même.
Dans les années 1960, de grands illustrateurs comme André François ou Roland Topor livrèrent des affiches ou des couvertures de livres renouvelant complètement le genre, cependant que Roman Cieslewicz mettait en pages des dossiers de Elle en les ornant de ses propres dessins. Les journaux de l’Underground émaillaient leurs formules de dessins de Crumb, qui ne réclamait aucun droit et se revendiquait de ses illustres ancêtres : Daumier et Doré.
En 1995, la revue Signes publiait un numéro exceptionnel consacré à «la jeune création graphique en France», où l’on découvrait aussi bien Placid que le studio M/M, les recherches typographiques de Pierre Di Sciullo que les sérigraphies du Dernier cri. En somme que des «Puces de l’Illustration» s’installent dans ce haut lieu des «puces de la typographie» qu’est devenu le Campus Fonderie de l’Image n’est qu’un juste retour des choses.
Michel Wlassikoff,
Historien du graphisme et de la typographie.